Histoire et anthropologie du corps et du vêtement dans les sociétés anciennes
Responsables
F. Gherchanoc (Paris Diderot), V. Huet (U. de Bretagne occidentale), S. Wyler (Paris Diderot)
Membres titulaires
Jean-Baptiste Bonnard (Caen), Louise Bruit (Paris Diderot), Grégory Chambon (EHESS), Sylvia Estienne (ENS, ULM), Françoise Frontisi-Ducroux (Collège de France), Stella Georgoudi (EPHE-PSL), Florence Gherchanoc (Paris Diderot), Nikolina Kei (EHESS), François Lissarrague (EHESS), Gabriella Pironti (EPHE-PSL), Meriem Sebaï (Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Pauline Schmitt Pantel (Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Emmanuelle Valette (Paris Diderot), Marie-Christine Villanueva-Puig (CNRS), Stéphanie Wyler (Paris Diderot)
Autres participants (membres associés, partenaires honoraires et correspondants)
Jean-Noël Allard (docteur), Eduarda Barra (docteure), Catherine Baroin (Rouen), Nathalie Bries (doctorante Paris Diderot), Eleonora Colangelo (doctorante Paris Diderot), Véronique Dasen (Fribourg), Adeline Grand-Clément (Toulouse 2 Jean Jaurès), Milette Gaifman (Yale), Michel Humm (Strasbourg), Pauline Huon (UBO, doctorante), Barbara Kowalzig (New York), Léa Marquès (doctorante Université de Paris), Agathe Migayrou (doctorante ANHIMA), Marin Mauger (UBO, doctorant), Maxime Pierre (Paris Diderot), Emmanuelle Rosso (Paris Sorbonne), Noémie Villacèque (Reims), Beate Wagner-Hasel (Hanovre) Yanan Wu (doctorant Paris Diderot)
Présentation
Le corps comme le vêtement sont devenus progressivement des thèmes majeurs de la recherche en sciences sociales, des objets d’histoire totale, analysés comme des systèmes de représentations des constructions sociale, politique, économique, religieuse et culturelle. Comme langages, ils forment des processus dynamiques et actifs, donc performatifs, d’appartenance ou d’exclusion. Ils énoncent des valeurs et des normes. Ils caractérisent des manières d’être qui contribuent à définir et à hiérarchiser les groupes et les individus. L’analyse du corps et du vêtement dans les mondes anciens, sous cet angle, a permis depuis 2004 dans l’équipe Phéacie, au centre Louis Gernet, puis depuis 2010 dans l’équipe ANHIMA, en association avec le CRBC de l’Université de Brest, de mieux situer la place des hommes et des femmes dans ces sociétés au regard des contraintes que l’un et l’autre imposent aux individus.
1. Les pouvoirs du corps. Performances corporelles et vestimentaires :
de la beauté à la laideur dans les mondes anciens
Dans la continuité des programmes : « Vêtements antiques. S’habiller, se déshabiller » (2004-2010) et « Corps, gestes et vêtements » (2010-2017), et considérant le corps et le vêtement comme des langages et des marqueurs d’identité, nous nous attacherons à mieux comprendre les effets visuels et polysensoriels que ceux-ci produisent, que ces effets soient intentionnels ou non à travers les contraintes réfléchies, volontaires et imposées ou non au corps (attributs, parures, gestes, performances).
Corps nus, corps dotés d’attributs, corps parés sont offerts au regard et constituent des media entre l’individu singulier ou le groupe et les autres. Précisément, nous nous intéresserons aux effets – attendus ou non – que la beauté comme la laideur produisent sur autrui : admiration, fascination, sidération, stupeur, effroi, dégout dans des contextes variés, notamment dans un cadre rituel, dans les processions, au banquet, dans des scènes de séduction, à la guerre, en contexte agonistique, etc. Il s’agira donc de mettre en exergue les « pouvoirs du corps », le corps comme puissance agissante, le corps performatif et, par ce biais, d’analyser les marqueurs et caractéristiques de la beauté ou de la laideur de corps (parés), de corps aux « normes » et hors norme, spectaculaires, en distinguant les différents éléments qui construisent la/les performances corporelles et vestimentaires dans des contextes divers dans les mondes anciens.
2. Corps en morceaux
Dans le prolongement du second thème traité lors des trois rencontres du précédent quinquennal (« Corps démembrés » en 2014, « Corps recomposés » en 2015, « Morceaux choisis » en 2017), nous nous tournerons vers la manière dont les soins, les parures, décorations et ornementations sont attribuées aux différentes parties du corps isolées ou associées. Nous nous intéresserons aussi à la question des inversions des parties sexuées (hermaphrodites, hommes qui engendrent par la cuisse ou la tête, femmes à barbe, etc.) ou des détournements anatomiques. Par ces approches, nous chercherons à mieux comprendre le rapport au(x) corps qu’avaient les Anciens, en Grèce et à Rome, qui les montrent ou les cachent, les construisent et les déconstruisent et élaborent des théories sur eux dans ses diverses composantes.
Projets
Nous fonctionnerons sous forme de journées d’études (une à deux par an). Le programme sera conclu par un colloque international organisé en 2023. Dans ce cadre, des actions communes pourront être envisagées avec le programme « Le spectaculaire : anthropologie du visuel dans les mondes anciens » coordonné par E. Valette et S. Wyler, voire d’autres programmes d’ANHIMA :
→ les 11 & 12 juin 2020, colloque "Dans les yeux des Anciens" à Paris, INHA
Les perspectives sont à la fois de poursuivre et de susciter de nouveaux questionnements, de motiver de jeunes chercheurs, de démontrer la pertinence et la fécondité de la démarche comparative.