KALLITEKNOS
La reproduction des élites dans les cités hellénistiques et impériales
Responsables
Ivana Savalli–Lestrade (CNRS), Madalina Dana (Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Membres titulaires
Madalina Dana (Paris 1), Denis Rousset (EPHE), Ivana Savalli-Lestrade (CNRS)
Autres participants (membres associés, partenaires honoraires et correspondants)
Nadine Bernard (Rouen, GRHis), Riet van Bremen (UCL, Londres), Panos Christodoulou (Chypre), Matthias Haake (Münster), P. Hamon (Rouen, GRHis,) Anna Heller (Tours), Karine Karila-Cohen (Rennes 2), Nicolas Kyriakidis (Paris 8), Énora Le Quéré (Rouen, GRHis), Anna Magnetto (SNS Pise), Adrian Robu (Académie Roumaine/EPHE)
Présentation
Au cours des années 2010-2016 le programme DIKTYNNA a exploré le thème de la connectivité entre les cités grecques aux époques hellénistique et impériale, en questionnant le rôle que les acteurs individuels ont joué, à titre privé (hommes d’affaires, lettrés, artistes, médecins…), ou à titre public (ambassadeurs, juges étrangers, envoyés royaux), dans le tissage des relations entre les communautés civiques. Le séminaire de l’année 2016/2017, intitulé « « Liens familiaux, liens personnels et relations entre cités » a mis en évidence le fort potentiel heuristique des recherches prosopographiques centrées sur la composition des élites civiques, politiques comme intellectuelles. Après avoir cherché à mettre en évidence les relations entre cités, nous allons à présent explorer les diverses facettes de la vie relationnelle des élites à l’intérieur de chaque cité.
En nous inscrivant dans la continuité de ces recherches, nous nous proposons, lors du prochain quinquennal (2019-2023), d’étudier la place des élites civiques dans les cités hellénistiques au miroir des relations de parenté qui unissaient les membres de la même communauté et, plus rarement, ceux de communautés distinctes. Le sigle que nous proposons, kalliteknos, est emprunté à un attribut de divinités, de femmes royales et de notables (l’évergète Kléanax de Kymè). Non-marqué du point de vue du genre, ce terme valorise à la fois l’excellence de la progéniture et l’excellence des parents dans l’éducation réussie de leur descendance, facteur clé de la reproduction sociale des élites.
L’ascension des notables, les mutations institutionnelles induites à la basse époque hellénistique par l’évolution aristocratique de la société et la mise en scène de la vie privée dans la sphère publique sont des phénomènes étudiés dans nombre d’articles et monographies parus dans les deux dernières décennies (cf. L. Capdetrey-Y. Lafond, La Cité et ses élites, Pratiques et représentation des formes de domination et de contrôle social dans les cités grecques, Bordeaux, 2010 ; J. Ma, Statues and Cities, Oxford, 2013). Cependant, la réflexion est menée le plus souvent dans le cadre d’étude de cas, ou à partir de généralisations tirées de dossiers bien connus. Une reconstruction de vaste ampleur, attentive aux spécificités locales et soucieuse des temporalités, est un desideratum. Parallèlement à l’élargissement du corpus documentaire, une méthode rigoureuse de recherche s’impose, afin de préciser la composition des unités familiales, la répartition des rôles parmi les enfants des notables, la transmission de l’héritage politique et culturel d’une génération à l’autre ou à certaines branches familiales.
Pour le nouveau programme scientifique que nous souhaitons développer dans les années à venir, nous allons exploiter de manière systématique les prosopographies civiques et thématiques ainsi que la documentation iconographique. Nous mènerons ces recherches en étroite association avec l’équipe du GRHis de Université de Rouen, avec laquelle nous avons déjà organisé deux ateliers en 2017 et 2018. Les travaux des ateliers annuels se concluront par la publication d’un ouvrage de synthèse.
Projets
- Atelier « Fratries et relations entre frères dans les cités grecques, III : La politique en partage », Paris, INHA, samedi 22 juin 2019