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Représentation et politique

Dans les sociétés civiques grecques de l’époque classique et hellénistique


Responsables

Vincent Azoulay (EHESS), Pascal Montlahuc (Université de Paris)


Membres titulaires

Vincent Azoulay (EHESS), Cléo Carastro (EHESS), Aurélie Damet (Paris 1), Paulin Ismard (Aix-Marseille Université), François Lissarrague (EHESS), Pascal Montlahuc (U. de Paris), Gabriella Pironti (EPHE), Pauline Schmitt Pantel (Paris 1), Yann Rivière (EHESS)


Autres participants (membres associés, partenaires honoraires et correspondants)

Jean-Marie Bertrand (Paris 1), Alain Duplouy (Paris 1), Romain Guicharousse (Paris 1), Evelyne Scheid (Paris 13), Nicolas Siron (docteur, ANHIMA), Marie-Laure Sronek (doctorante)


Présentation

Si la question de la représentation s’est imposée au cœur de la philosophie politique contemporaine, elle n’a guère suscité depuis fort longtemps l’intérêt des historiens de l’Antiquité. En assumant la polyvalence de la notion dans son sens moderne (dans les langues latines), nous souhaitons rouvrir un ensemble de questions sur le politique en Grèce ancienne. Le programme tentera de tenir ensemble, autour de la notion de représentation, différentes dimensions au cœur de la vie des sociétés civiques grecques des époques archaïque, classique et hellénistique :
‑ Un versant institutionnaliste attentif aux pratiques politiques dans le monde des cités grecques : quelles sont les formes de représentation du corps politique, ou de certaines de ses fractions, dans la vie institutionnelle des cités ? La question de la représentation, appréhendée dans ses différentes dimensions (anthropologique, religieuse) invite à réinterroger des domaines d’étude à première vue bien balisés – ainsi par exemple de la pratique élective et du développement du principe majoritaire – sous un éclairage nouveau.
‑ En termes d’anthropologie juridique : quelles formes légales, rituelles et symboliques, empruntent les pratiques de délégation d’autorité entre deux individus ? La question est au cœur du fonctionnement statutaire complexe qui organise la vie civique, pour qui songe aux relations qui unissent un maître à son esclave, un métèque à son patron, ou ce qui concerne le droit de la kureia. L’enjeu est bien ici de penser la représentation dans les droits grecs en deçà de l’opposition canonique, issue du droit romain et ses réinterprétations médiévales, entre représentation-organique et représentation-délégation.
‑ Il s’agira enfin de rouvrir la question de la figuration dans le monde des cités grecques en l’appréhendant dans sa dimension politique. Le programme tentera ainsi d’interroger l’efficace politique des « images-objets » – les statues comme les bas-reliefs ou les peintures sur vase –, et leur contribution à la construction de la culture politique des communautés. Plus largement, ce volet entend contribuer à enrichir le dialogue noué entre l’histoire et une anthropologie des objets artistiques en plein renouvellement.
 
Nous voudrions aussi interroger la représentation au sens de performance. Dans les sociétés grecques, les individus sont en permanence « en représentation » face aux autres, membres de la communauté ou extérieurs à celle-ci. Dans une société de face-à-face, chère à M. Finley, les individus sont continuellement placés sous le regard des autres et tirent de ce jeu de miroir une partie de leur statut. Pour le dire autrement : l’habit faisait-il le moine ? Si les sociétés archaïques apportent une importance capitale aux apparences, la pensée classique fait place à la méfiance et craint la tromperie : que l’apparence ne soit pas le reflet de la réalité. Représentation de soi et apparences sociales ouvrent ainsi, au-delà du politique, sur la question de la mimèsis, qui agitent en particulier les esprits au IVe siècle.

 

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