L’UMR 8210 ANHIMA (Anthropologie et Histoire des Mondes Antiques), créée le 1er janvier 2010, est née de la fusion de trois équipes préexistantes : le Centre Louis Gernet - Recherches comparées sur les sociétés anciennes (ex-UMR 8567, CNRS-EHESS), le Centre Gustave Glotz - Recherches sur les mondes hellénistique et romain (ex-UMR 8585, CNRS-EPHE-Université Paris 1-Université Paris IV) et Phéacie - Pratiques culturelles dans les sociétés grecque et romaine (ex-EA 6163, Université Paris 1-Université Paris 7). Installée dans les locaux de l’Institut National d’Histoire de l’Art, autour de la bibliothèque Gernet-Glotz créée par fusion des deux bibliothèques du Centre Gernet et du Centre Glotz, ANHIMA a mis en œuvre un processus de convergence des programmes scientifiques autour de 4 axes thématiques : Dynamiques religieuses des mondes anciens ; Droit, institutions, sociétés ; Identités, pratiques et représentations ; Corpus et constitution des savoirs. En 2014, l’intégration de l’équipe CNRS de l’Année épigraphique ainsi que de sa bibliothèque AE-Fonds Pflaum a conduit l’unité à renforcer le développement de ses actions et programmes internationaux en humanités classiques numériques.
ANHIMA met à profit la complémentarité des rattachements institutionnels et des traditions de recherche dont elle a hérité. La diversité des partenaires institutionnels a été sauvegardée grâce à la tutelle exercée conjointement par le Centre National de la Recherche Scientifique, l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, l’École Pratique des Hautes Études, l’Université Paris 1-Panthéon Sorbonne et l’Université Paris Cité (anciennement Université Paris-Diderot, USPC). Certains de ces établissements appartiennent désormais à des communautés plus larges comme l’Université PSL ou l’Université Sorbonne-Paris-Cité et sont, pour beaucoup, impliqués dans le projet du Campus Condorcet. ANHIMA, inscrite dans le quadrilatère Richelieu, participe à ces différentes stratégies institutionnelles, géographiques et intellectuelles.
La situation unique d’ANHIMA dans le paysage national et international de la recherche sur l’Antiquité s’explique par la complémentarité des équipes fondatrices. Le Centre Gernet s’était fait le promoteur d’une démarche d’anthropologie historique et comparatiste de l’Antiquité accordant une place privilégiée à l’étude des pratiques et représentations sociales et religieuses. Le Centre Gustave Glotz inscrivait davantage ses activités dans une tradition d’histoire institutionnelle, politique, économique, sociale et religieuse. De création plus récente, l’équipe Phéacie a ouvert de nouvelles perspectives dans l’étude des identités culturelles, de l’histoire du genre et de la définition du politique. Leur réunion a permis de nouveaux croisements et rapprochements entre des champs d’intérêt, des méthodes et des questionnements multiples.
Forte de plus de 60 membres titulaires, l’UMR ANHIMA couvre désormais un champ très large d’étude des sociétés de la Méditerranée antique dans leur organisation territoriale et politique, dans leur environnement matériel, dans leurs systèmes de croyances et leurs pratiques, dans leurs cultures, leurs savoirs et leurs traditions, où se croisent les textes et les images. Les recherches y associent la technicité du travail de première main sur les sources anciennes, l’intégration des outils numériques, et des questionnements historiques et anthropologiques plus larges, grâce à l’ouverture aux sciences sociales et au comparatisme. L’objectif reste de comprendre les cultures de l’intérieur, dans leurs logiques propres et leur spécificité culturelle. Aussi l’unité accueille-t-elle également des spécialistes de sociétés autres que la Grèce et Rome (monde juif, Inde ancienne, Mésopotamie).