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Conférence de Violaine Sebillotte (Paris 1)

Séminaire "L’Antiquité, territoire des Ecarts (II)"

Violaine Sébillotte (Paris I)
Répondant : Christophe Pébarthe (Bordeaux 3)
 
« Réceptions modernes et fonctions antiques des "mythes" : les historiens face aux Amazones »
 
Jeudi 9 janvier 2014 de 18h30 à 20h30
Centre Parisien d’Études Critiques 37 bis rue du Sentier, 75002 Paris
 
Les Amazones fournissent une riche entrée sur les deux catégories discursives qui vont nous retenir pendant cet exposé, le mythe (grec) et les femmes (grecques). Nous commencerons par décrire les Amazones grecques en présentant les sources qui les mentionnent (textuelles ou iconographiques) du VIIe au IVe siècle et les indices qui nous renseignent sur la perception antique de ces personnages. Nous présenterons ensuite les interprétations modernes et savantes du « mythe » des Amazones en montrant comment chacune d’elle correspond à une prise de position épistémologique sur le « mythe » ou sur
« les femmes ». En gros, les historiens (terme ici utilisé comme notion fourre-tout pour désigner les spécialistes, hellénistes, de l’antiquité grecque) ont d’abord pris très au sérieux les récits fictionnels des Grecs avant de les juger impropres à leur usage au nom de la scientificité de l’histoire. Avec les anthropologues le « mythe » a suscité un nouvel intérêt dans la mesure où il décrirait l’imaginaire des Grecs. L’intérêt de la démarche par l’écart est
moins de déconstruire la catégorie du « mythe », une entreprise déjà réalisée par Marcel Detienne ou Claude Calame, entre autres, et que l’on tiendra pour acquise, que de dissoudre celle des « femmes ». En révélant la distance prise par les modernes avec les pratiques antiques des Amazones et en se nourrissant du renouvellement des sciences sociales, notamment des études de genre, l’écart que l’on cherchera à produire devrait ouvrir la voie à
un nouveau regard non seulement sur les Amazones, sur les relations (toujours complexes) entre réel et fiction mais aussi sur la place du sexe dans la détermination antique des rapports individuels et sociaux. Ce faisant, c’est aussi la place du sexe dans la détermination contemporaine des rapports individuels et sociaux qui peut être questionnée.
 
Bibliographie (en relation avec les « écarts »)
- Violaine Sébillotte (avec Sandra Boehringer) « Hommes et femmes dans
l’Antiquité grecque et romaine. Le genre, méthode et documents », A. Colin, 2011
- Christophe Pébarthe « L’inquiétante familiarité ou comment tenir les anciens
Grecs à distance », Essais 2013, p. 107-128

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