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Table ronde « Monnaies et marché dans les campagnes de la Gaule du Nord »

Table ronde organisée dans le cadre du programme RurLand
 
Vendredi 11 septembre 2015
Salle Vasari, INHA
 
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Présentation :

En 1983, M. Aymard pouvait affirmer, pour la période allant du XIVe au XIXe s. : « Toutes les études sur les sociétés rurales hier et aujourd’hui font la part belle au développement des échanges monétaires et au renforcement volontaire ou imposé des rapports de la paysannerie avec le marché. » Jusqu’à présent, cela n’a pourtant guère été le cas pour l’époque romaine.
Les historiens se sont plutôt attachés à caractériser l’économie romaine d’un point de vue macroéconomique : sur ce point, K. Hopkins, avec son modèle Taxes and Trade, a largement polarisé la recherche depuis une trentaine d’années. Or comme l’a montré M. Silver récemment, ce modèle repose sur une vue très abstraite et selon lui biaisée de la paysannerie romaine. Dans les travaux plus spécifiquement consacrés au monde rural, la question de la monnaie n’a pas fait l’objet de recherches spécifiques, à l’exception d’un article de L. de Ligt. Malgré des différences de degrés, la plupart des historiens sont d’accord pour restituer un monde rural assez détaché de l’économie monétaire, avec une circulation assez faible du numéraire dans les campagnes.
Mais les limitations des sources écrites se font très vite sentir et on note un biais très fort vers le littoral méditerranéen, en particulier italien. De plus, cette vision macroéconomique, très théorique et désincarnée, ne s’appuie pas sur les trouvailles archéologiques, seules à même de nous éclairer sur les manifestations concrètes de l’économie monétaire dans le monde rural. L’étude de cette dernière est d’autant plus importante que la question est centrale, à la fois pour la modélisation marcoéconomique de l’économie romaine, et pour notre conception de l’impact de la conquête sur le milieu indigène. En effet, la campagne est encore largement perçue comme le lieu des permanences (maintien des traditions indigènes, économie de subsistance détachée du marché), contre la ville romaine, facteur de changement et foyer de civilisation, l’usage de la monnaie en étant une caractéristique.
Il faut reconnaitre que les archéologues se sont assez peu emparés du sujet. L’étude des campagnes s’est plutôt concentrée sur les formes d’occupation du territoire et les lieux de marchés n’ont pas fait l’objet d’une attention spécifique (il faut se reporter à l’étude historique L. de Ligt). Quant aux échanges, ils ont principalement été envisagés par la répartition de certains types de céramiques, notamment les amphores – même si les études paléoenvironnementales apportent maintenant des données nouvelles. Les monnaies, qui restent pourtant notre principale source pour étudier l’économie monétaire dans les provinces, ont pour leur part été peu exploitées. Dans les actes du VIe colloque AGER, C. Raynaud avait beau écrire « Depuis [la publication de L’économie antique], l’archéologie a fait tomber l’argument de Finley sur la rareté de la monnaie « dans les véritables zones rurales », en révélant au contraire une large diffusion des espèces jusque dans les établissements les plus modestes », on ne trouve guère de publications consacrées à ce thème avant le Xe colloque AGER récemment publié. Pourtant, les découvertes numismatiques sont notre pour étudier la question de l’économie monétaire en milieu rural.
La table-ronde proposée ici, qui s’inscrit dans le thème 4 du projet RurLand, intitulé « Rural societies and socio-economic activities », a pour ambition de combler ce manque, en étudiant le problème de la monétarisation des campagnes de la Gaule du nord à partir des découvertes numismatiques. Il s’attachera à dégager les limites des sources à la disposition des chercheurs, ainsi qu’à présenter un état des lieux des découvertes dans la zone d’étude. L’ensemble des réflexions sera articulée autour de trois questions :
1 – Quels sont les outils pour mesurer la pénétration de l’économie monétaire dans les campagnes ?
2 – Que nous disent les découvertes archéologiques et numismatiques sur cette pénétration ? Quels sont les lieux de la monétarisation dans les campagnes ?
3 – Que nous disent ces mêmes découvertes sur les liens entre campagnes et villes, entre limes et arrière-pays ?
 
Contact : Stéphane Martin

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