Dans le cadre du 2nd semestre du séminaire de Nicole Belayche (EPHE) sur “Les ‘puissances’ divines en action dans la documentation rituelle du monde romain hellénophone”,
Andrzej Chankowski (Université de Lille) présentera une communication sur :
rite religieux, idéologie civique, institution éducative”
Mercredi 1er juin 2016 de 16h à 18h
Salle Benjamin, INHA
La course au flambeau était une pratique cultuelle consistant à transférer le feu, à partir d’un autel sur un autre autel. Très répandue dans le monde grec, dans le temps et dans l’espace, où elle prend des formes diverses et apparaît dans des contextes variés, elle nous est connue le mieux dans l’Athènes de l’époque classique. À Athènes, il s’agissait d’une épreuve collective de jeunes gens, qui opposait dix équipes de coureurs, désignées chacune par une tribu, subdivision du corps civique athénien, le flambeau étant transmis entre les membres de chaque équipe. La victoire était accordée à la tribu dont l’équipe avait atteint la première le but. Ces courses de relais étaient organisées en l’honneur d’Athéna dans le cadre des Grandes Panathénées, mais aussi dans le cadre de la fête de Prométhée et dans celui de la fête d’Héphaïstos. Quelles que soient les origines de cette épreuve, il semble que dans l’Athènes de l’époque classique, elle joue avant tout un rôle important dans la mise en valeur de la structure du corps civique athénien à l’occasion de grandes fêtes civiques. En outre, puisque les coureurs se préparent à cette épreuve dans un cadre institutionnel instauré par la cité, elle peut être considérée comme une forme de rites d’intégration des « jeunes », institutionnalisée par la cité et orientée vers ses propres besoins.