Séminaire de M1-M2
Le lundi de 13h à 15h
Salle Pierre-Jean Mariette, INHA
À partir du 18 septembre 2017
Cet enseignement vise à donner une initiation aux méthodes de la recherche dans les domaines de l’histoire économique, sociale et culturelle du monde romain : étude des divers types de sources (historiques, littéraires, épigraphiques, archéologiques, iconographiques, numismatiques), notamment celles exploitées par les mastérant.es dans le cadre de leur mémoire ; histoire et historiographie de la discipline ; problématiques et questions nouvelles de la recherche. La réflexion historiographique de cette année partira de la lecture de l’ouvrage de Paul Veyne, L’Empire gréco-romain, paru en 2005 et réédité en format de poche en 2015 (Points Seuil-Histoire). Cet historien de Rome vient de se voir attribuer (avril 2017) le prix de la Bibliothèque nationale de France (BNF) pour l’ensemble de son œuvre. Cette reconnaissance, 45 ans après la publication de son essai Comment on écrit l’histoire, incite à relire une partie de l’œuvre foisonnante et diverse de cet auteur. La diversité des sujets de mémoire des mastérant.es de cette année suggère de se focaliser en priorité sur cet ouvrage, lecture collective qui permettra à chacun.e de trouver dans l’ouvrage un chapitre suggestif pour sa propre recherche. La présentation donnée par l’éditeur donne déjà lieu à réflexion… et à discussion.
« La séparation des chaires de grec et de latin au sein de l’Université française perpétue le mythe d’une distinction, voire d’une opposition, entre "la Grèce" et "Rome". Pourtant, l’Empire dit "romain" fut en réalité gréco-romain à plus d’un titre. Et d’abord par la langue. Certes, la langue véhiculaire qu’on pratiquait dans sa moitié occidentale était le latin, mais c’était le grec autour de la Méditerranée orientale et au Proche-Orient. Ensuite, la culture matérielle et morale de Rome est issue d’un processus d’assimilation de cette civilisation hellénique qui reliait l’Afghanistan au Maroc. Enfin, l’Empire était gréco-romain en un troisième sens : la culture y était hellénique et le pouvoir romain ; c’est d’ailleurs pourquoi les Romains hellénisés ont pu continuer à se croire tout aussi romains qu’ils l’avaient toujours été. Le présent volume entend suggérer, à coups d’aperçus partiels et de questions transversales, une vision d’ensemble qui ne soit pas trop incomplète de cette première "mondialisation" qui constitue les assises de l’Europe actuelle. »
On abordera ensuite les problèmes de la culture matérielle en analysant divers chantiers archéologiques et les formes de la vie religieuse notamment à travers une lecture anthropologique des images. Des séances seront spécifiquement consacrées aux outils de la recherche et aux modalités de rédaction d’un mémoire ou d’un article.