responsable :
Francesca Prescendi (EPHE)
membres titulaires :
Nicole Belayche (EPHE), Silvia D’Intino (CNRS), Stella Georgoudi (EPHE), Jean-Claude Lacam (U. Paris 1), Vinciane Pirenne-Delforge (Collège de France), R. Koch-Piettre, (EPHE), Gabriella Pironti (EPHE), François de Polignac (EPHE), John Scheid (Collège de France), Stéphanie Wyler (U. de Paris)
membres associés, partenaires honoraires, post-doctorants et correspondants :
Anna Angelini (U. Zürich), Alfonsina Bellio (EPHE), Yann Berthelet (U. Liège), Corinne Bonnet (U. Toulouse, ERC), Émilie Borron (U. Aix-Marseille), Véronique Dasen (U. Fribourg), Gianluca De Sanctis (U. della Tuscia, Viterbo), Emmanuel Dupraz (EPHE) Massimiliano di Fazio (U. Pavia), Dominique Jaillard (U. Genève), Doralice Fabiano (U. Milano), Giorgio Ferri (U. La Sapienza, Roma) ; Valérie Huet (UBO), Agnieska Kedzierska-Manzon (EPHE), Francesco Massa (U. Fribourg), Maria-Grazia Masetti-Rouault (EPHE), Micol Perfigli (U. Siena), Perig Pitrou (CNRS), Alessandra Rolle (U. Lausanne), William van Andringa (EPHE) Françoise Van Haeperen (U. Louvain-la-Neuve)
> présentation
Ce programme se propose d’étudier de manière comparatiste les « petites divinités » dans différents systèmes religieux et de réfléchir à comment ceux-ci hiérarchisent leurs panthéons. Je regroupe sous le terme de « petites divinités » toutes les puissances auxquelles une culture donnée reconnait des pouvoirs limités ou une position structurellement inférieure dans la hiérarchie divine.
En partant de la religion romaine – mon domaine de spécialisation – je m’intéresse à rouvrir le dossier des indigitamenta, terme propre à la langue des pontifes, qui a fait couler beaucoup d’encre entre la fin du XIXe s. et au début du XXe s., mais qui a été laissé de côté par la recherche récente, à part quelques exceptions comme le livre de M. Perfigli, Indigitamenta (2004) et les études que John Scheid a consacrées aux comptes rendus des Frères Arvales. Ce terme en effet, qui désigne des formules d’invocation, constitue un point de départ excellent pour étudier des divinités ayant des domaines et des modalités d’actions limités et leur relation avec le réseau des dieux (considérés comme) majeurs, auprès desquels elles interviennent comme aides pour l’accomplissent des tâches complexes. Or, il serait intéressant de comparer ce phénomène romain, souvent considéré comme un trait original de cette culture, d’un côté avec d’autres civilisations en contact, celles du monde italique (latine, osque, étrusque, grec), de l’autre avec des systèmes religieux éloignés, antiques et modernes, pour relever analogies et différences dans ces mécanismes de hiérarchisation des divinités et de parcellisation de l’action divine. Cette thématique sera explorée par une première journée d’étude centrée sur les religions de la Méditerranée antique ainsi que sur des domaines explorés par l’anthropologie.
Une autre piste du projet sera constituée par l’étude des groupes des divinités liées à des éléments terrestres (nymphes des sources, divinités de la maison, etc.) ou n’ayant pas un statut d’immortalité (divinités qui meurent ou qui acquièrent l’immortalité en étant nées mortelles) et qui, à cause de cela, peuvent occuper un statut hiérarchiquement inférieur. Pour clarifier ce concept, il sera intéressant d’entamer une réflexion à travers différentes cultures sur les catégories qualifiantes : comment désigne-t-on la place et le rang de ces divinités ? Sont-elles clairement indiqués comme inférieures et dans quels contextes (littéraires, cultuels, iconographiques) ? Cela a-t-il des conséquences sur les rapports que les humains établissent avec eux ? Une deuxième journée d’études comparatiste se propose d’explorer ces pistes dans les cultures antiques et dans des contextes étudiés par l’anthropologie.
Les deux journées seront précédées de deux rencontres informelles lors desquelles se réunira un comité scientifique ayant la tâche de déterminer les axes thématiques et les critères méthodologiques des deux colloques.
Le but final de ce projet est d’affiner la compréhension des structures sous-jacentes du polythéisme et, en particulier, de sa hiérarchisation, par le comparatisme. Dans le livre qui réunira les contributions les plus significatives de ces deux rencontres, une place importante sera réservée aux enjeux théoriques de la classification du divin et aux réflexions méthodologiques qu’elle implique.
Ce projet permettra une étroite collaboration avec d’autres projets actuellement en cours :
• « Panthéons » en contexte dirigé par Gabriella Pironti (EPHE), Anhima-Axe 1 ;
• Roman gods’ networks dirigé par Françoise Van Haeperen (U. de Louvain-la-Neuve) et Yann Berthelet (U. de Liège) ;
• MAP, Mapping Ancient Polytheisms, ERC dirigé par Corinne Bonnet U.de Toulouse ;
• Locus ludi. The Cultural Fabric of Play and Games in Classical antiquity, ERC dirigé par Véronique Dasen, U.de Fribourg ;
• Poupées articulées grecques et romaines (Xe s. av. J.-C./ VIIe s. apr. J.-C.). Approches archéologiques et anthropologiques, dirigé par Véronique Dasen, U. de Fribourg.
Ainsi qu’avec les recherches conduites par Vinciane Pirenne-Delforge sur la catégorisation du divin en Grèce ancienne dans ses cours au Collège de France ainsi que celles des anthropologues comme Agnieska Kedzierska-Manzon (EPHE) sur les territoires africains et Périg Pitrou (LAS) sur l’Amérique centrale.