L’atelier sera itinérant (entre Condorcet, le Louvre, La Sorbonne et l’INHA) du 15 au 20 février 2021.
Les scribes du sud de la Mésopotamie se sont employés, dès les premiers signes notés vers 3200 ans av. J.-C., à faire de leur écriture, qualifiée à notre époque de cunéiforme à cause de son aspect anguleux, – non seulement un outil de notation mais également un objet de savoir. L’invention de l’écriture se caractérise en particulier par les choix raisonnés opérés par les scribes pour faciliter la gestion administrative des villes mais également pour « matérialiser » leurs langues, le sumérien et l’akkadien et constituer un outil de communication. Ils n’ont cessé d’explorer sur plus de trois mille ans d’histoire les multiples possibilités qu’offraient les principales caractéristiques de ce système à savoir la logographie et le syllabisme d’un côté et la polyphonie, la polysémie et l’homophonie de l’autre. Ce système original permet, au plan sémiotique, des combinaisons et des jeux d’écriture multiples entre signifiant et signifié. La forme des signes, leur disposition sur les tablettes ou autres supports et les conventions scribales ont constamment évolué au cours des siècles. La paléographie et l’étude de la littératie (c’est-à-dire de la diversité des pratiques de l’écrit dans la société) sont au cœur de la recherche actuelle.
Ce stage propose des ateliers dirigés par des chercheurs et enseignants français afin d’offrir une initiation intensive à l’écriture cunéiforme et à la culture d’une des plus grandes civilisations de l’Antiquité :
- l’étude de documentations cunéiformes de différentes natures et de différentes époques
- l’approche paléographique, diplomatique et contextuelle des textes
- la confrontation à des documents originaux
- l’expérience d’épigraphistes, spécialisés sur des types de corpus
- l’usage de nouvelles technologies pour le déchiffrement
- l’interdisciplinarité