Nombreuses sont en Grèce ancienne les formes de poésie chantée qui mettent en scène des relations érotiques entre divinités et mortels, entre héros et héroïnes, entre hommes et femmes ; nombreuses sont les réflexions que ces rapports ont suscitées auprès des rhéteurs, des philosophes, des médecins, des poètes, des mythographes.
En deçà de l’opposition que nous, modernes, traçons entre hétéro- et homosexualité, il s’agira d’interroger les rapports érotiques que tissent d’une part différentes formes d’une poésie destinée à des performances ritualisées, souvent chorales, d’autre part des traités visant une connaissance des différentes dimensions constitutives de l’être humain. Configurées par les moyens de la langue et du discours, ces rapports « sexuels » dépendent d’une anthropologie historiquement et culturellement marquée. On en explorera les développements autant du point de vue du genre que de ce que nous avons constitué en subjectivité. Avec leur pragmatique différenciée, les formes discursives où ces rapports sont donnés à voir, se réalisent ou sont mis en discussion exigent de notre part une perspective critique, croisant, dans une approche sensible aux questions de genre, analyse des discours, histoire institutionnelle, histoire des religions, ethnopoétique et anthropologie culturelle et sociale, en comparaison différentielle, avec l’indispensable retour critique que cela implique sur nos propres concepts et pratiques.
・Samedi 16 octobre 2021 (9h-18h) : « À l’ombre des jeunes filles en chœur : Erôs, politique et culture du chant dans une Grèce d’avant la sexualité »
・Samedi 20 novembre 2021 (9h-18h) : « Sujet érotique, sujet poétique dans l’Antiquité gréco-romaine : Histoire, philosophie, psychanalyse »
・Samedi 22 janvier 2022 (14h-18h30) : « Noms de jeunes filles, noms de femmes : figures et statuts entre histoire et fiction »
・Samedi 19 mars 2022 (9h-18h) : « Formes poétiques, formes discursives : retour sur l’histoire de la sexualité selon Foucault »