M1-M2-Doctorat
Stéphane Ratti est professeur à l’Université de Bourgogne
Nicomaque Flavien senior, l’Histoire Auguste et les chrétiens
Le vendredi de 11h à 13h
Salle Mariette, INHA
2 rue Vivienne, 75002 Paris
À partir du 22 Mars 2013
La victoire du christianisme dans l’Empire romain tardif a-t-elle été aussi rapide et facile que les apologistes chrétiens se plaisent à le dire ? À la lumière des découvertes récentes on s’intéressera dans ce cours aux formes sous lesquelles la résistance des derniers païens dans l’Antiquité tardive a pu s’exprimer : les polémiques entre païens et chrétiens autour des valeurs morales et de la « foi » ou encore les ultimes luttes menées par les païens pour obtenir la tolérance du paganisme.
Il s’agit de restituer le jeu antagoniste trop souvent ignoré, minimisé ou masqué du débat idéologique entre païens et chrétiens au tournant des IVe et Ve siècles par le moyen d’une contextualisation renouvelée des allusions voilées imposées à la résistance païenne par le nouveau pouvoir impérial christianisé. En redessinant la carte du conflit entre le paganisme et le christianisme on s’attachera à redonner force et vigueur à un paradigme négligé par les tendances les plus récentes de l’historiographie internationale contemporaine.
Un certain nombre d’intellectuels païens ont entrepris dans l’Antiquité tardive une guerre à mots couverts, comparable à celle que mène l’auteur de l’Histoire Auguste contre la pensée chrétienne en train de s’installer : « La communication publique de la vérité philosophique ou scientifique n’était pas seulement impossible à leur époque, mais en tous les temps. Il leur fallait cacher leurs opinions à tous les non-philosophes, soit en limitant à l’instruction orale d’un groupe de disciples soigneusement choisis, soit en n’écrivant sur les sujets les plus importants qu’au moyen de "brèves indications" » (Leo Strauss, La persécution et l’art d’écrire).